Vous souhaitez financer votre projet de reprise d’entreprise mais vous ne savez pas comment vous y prendre ?
Il existe en France plusieurs moyens de vous faciliter la tâche, même si vous ne disposez pas des fonds nécessaires immédiatement.
Dans cet article, nous vous expliquons toutes les méthodes possibles pour concrétiser votre projet de reprise.
Le financement au comptant (apport personnel)
Le financement au comptant signifie que vous ne contractez aucun crédit et que vous payez d’emblée l’intégralité de la somme. Vous devez donc avoir une trésorerie importante pour rendre un tel achat possible.
Pour autant, ce n’est pas du tout la méthode que l’on va privilégier.
En reprise d’entreprise, on souhaite avant tout contracter un crédit et faire en sorte que l’entreprise se finance elle-même. C’est-à-dire puiser dans le chiffre d’affaires pour régler les échéances de remboursement – et sans mettre l’entreprise en péril, évidemment.
Vous comprenez donc que la reprise d’entreprise suit la même logique que l’immobilier. En général, un très bon investissement cible un bien qui peut s’autofinancer grâce aux revenus locatifs que l’on perçoit.
Les avantages d’un financement au comptant
Comme toutes les méthodes de financement, le comptant possède tout de même quelques avantages.
Vous ne trouvez pas de banque vous permettant de financer la reprise de l’entreprise :
Si l’entreprise que vous ciblez est en difficulté, les banques ne voudront pas vous aider puisqu’elles n’auront aucune garantie.
De la même manière, si vous ciblez un secteur sulfureux comme les commerces liés au sexe, aux jeux d’argent ou au cannabis, vous n’obtiendrez aucune aide.
Dans ces cas-là, le comptant devient une force puisqu’il vous rend indépendant et vous pouvez vous lancer dans le projet que vous souhaitez, sans la bénédiction de la banque.
Le comptant renforce votre crédibilité et facilite les négociations :
N’importe quel vendeur rêve de voir à sa porte un acheteur qui peut payer d’emblée l’intégralité de la somme. Dans ces conditions, vous aurez plus facilement son attention.
De plus, les négociations sont généralement plus simples. Vous n’avez pas à convaincre la banque et vous n’avez pas à vous mettre d’accord sur la durée du crédit, le nombre d’échéances, leur montant, etc.
Vous éteignez plus facilement la concurrence :
La plupart des acheteurs passent par des crédits bancaires. Si vous avez la possibilité de payer en cash, vous prenez une longueur d’avance qui peut être déterminante au moment des négociations.
Vous gagnez du temps :
Voir des banques, négocier des crédits, cela prend du temps. Le paiement au comptant permet de vous libérer du temps que vous pouvez allouer à d’autres aspects ; potentiellement, vous pouvez monter un dossier encore plus intéressant, vérifier tous les points que vous voulez aborder avec le vendeur, mesurer d’autant plus précisément la faisabilité de votre projet, etc.
Le prêt bancaire
Les caractéristiques du prêt bancaire pour une reprise d’entreprise
Comme en immobilier, le prêt bancaire est la méthode la plus couramment utilisée par un repreneur.
Cependant, pour une reprise d’entreprise, vous ne pourrez pas bénéficier de financement à hauteur de 110% comme c’est parfois le cas en immobilier.
Dans la plupart des cas, la banque prend en charge entre 60 et 80% (parfois 90%) du montant que vous devez emprunter. Il vous faudra donc apporter de l’argent de votre poche (ou d’une autre manière). La banque veut que vous preniez vous aussi quelques risques.
C’est aussi une manière de tester la viabilité de votre projet ; si vous n’êtes pas prêt à investir de l’argent de votre poche, vous envoyez des signaux négatifs.
En outre, les crédits pour une reprise d’entreprise sont relativement courts et n’excèdent jamais une durée de 7 ans.
Les échéances ne sont pas forcément mensuelles. Dans le cadre d’une reprise d’entreprise, elles peuvent être trimestrielles voire annuelles ; ce qui permet de faire peser moins de pression sur elle. Mais cela peut varier en fonction de la banque, de votre dossier et de la tenue des négociations.
Bon à savoir : la banque demande souvent des garanties sur vos fonds propres voire sur les parts de l’entreprise. Si vous signez un document de caution personnelle, cela signifie que si vous ne parvenez pas à rembourser vos échéances, la banque peut saisir les parts sociales en question et devenir propriétaire de l’entreprise.
Cependant, ne vous inquiétez pas outre mesure, si vous constituez bien votre dossier, vous ne devriez pas vous retrouver dans de telles situations. De plus, les banques ont tendance à être plus à l’écoute avec une entreprise plutôt qu’avec des particuliers.
Il est très fréquent de pouvoir discuter et renégocier les termes du crédit.
Le fonctionnement des deux prêts couplés
Très souvent, le crédit bancaire est fait en deux parties :
un prêt amortissable classique (avec des échéances récurrentes, une durée, etc.) ;
un prêt in-fine qui doit être remboursé au terme du contrat (souvent au bout de 5 ou 7 ans).
Cette méthode est extrêmement bénéfique pour vous car elle vous laisse le temps d’amasser de l’argent et de développer votre entreprise.
Exemple : votre société dégage 100 000 euros de bénéfices par an.
Le crédit vous impose de rembourser 90 000 euros, en théorie. Grâce aux deux crédits, une partie doit être remboursée pendant la durée du contrat, une autre à la fin.
Potentiellement, vous n’avez donc que 50 000 euros à payer pendant la durée du prêt classique et les 40 000 euros restants concernent le prêt in-fine.
Cette méthode vous permet donc de conserver ces 40 000 euros dans le capital de votre entreprise pendant la durée du crédit. Vous pouvez ainsi les investir en publicité, en acquisition de clients, en technologies ou n’importe quelle autre chose qui développe votre entreprise et qui augmente vos bénéfices à terme.
L’option de la BPI
La Banque Publique d’Investissement peut également vous aider à financer la reprise d’un fonds de commerce.
Elle est spécialement missionnée pour inciter les banques à financer des projets plus risqués et, justement, faciliter la reprise d’entreprise pour préserver les emplois.
Elle peut donc se porter garante de votre prêt et sert de caution auprès de votre banque.
Les prêts que vous pouvez contracter auprès de la BPI sont sans garantie et financent une partie du prix (jusqu’à 40%) du rachat. Elle peut ainsi soulager la banque et lui enlever une trop grande responsabilité dans le prêt (ce qui facilite le financement de la reprise).
Bon à savoir : il existe d’autres organismes de financement comme les sociétés de caution mutuelle (SCM).
Le crédit vendeur
Si vous ne voulez pas passer par la banque ou que vous n’arrivez pas à les convaincre, il vous reste l’option du crédit vendeur.
Au lieu d’emprunter à la banque, vous contractez un crédit auprès du cédant de l’entreprise. Vous remboursez ensuite les échéances selon les modalités de votre accord qui fixent le montant, la durée ou encore la récurrence des paiements.
Un crédit vendeur peut durer au maximum 7 ans.
Bon à savoir : il est possible de rembourser un montant variable. Vous bénéficiez ainsi d’une flexibilité qui peut être intéressante. Par exemple, si vous payez chaque trimestre 5 000 euros mais que vous êtes un peu court, vous pouvez contacter le vendeur pour lui expliquer votre situation ; vous pouvez alors réduire la somme et la reporter à l’échéance suivante.
Le financement via le capital risque
Pour vous aider, vous pouvez également faire appel à des investisseurs, via le capital risque.
Ces investisseurs recherchent des entreprises avec un potentiel de croissance important. Depuis plusieurs années, les startups de tech sont une de leurs cibles favorites.
Leur objectif est donc de miser sur la croissance d’une entreprise (d’où le risque). Pour cela, ils aident l’entreprise à se créer, être reprise ou se développer. En contrepartie, les investisseurs entrent au capital de l’entreprise et profitent eux aussi du succès éventuel ; c’est donc du gagnant-gagnant.
Attention : en général, ce type d’investissement concerne les projets assez importants, qui valent plusieurs millions d’euros.
Si vous débutez dans la reprise d’entreprise, ce type d’investissement ne sera sans doute pas pour vous.
Les financements plus créatifs pour reprendre une entreprise
La liste présentée ci-dessus n’est cependant pas exhaustive ; il existe d’autres manières de financer le rachat d’une entreprise.
Vous pouvez aussi faire appel à un financement participatif, ou crowdfunding. Vous exposez votre projet et vous créez une récolte de fonds parmi vos proches, d’autres investisseurs ou encore via Internet.
Important : n’hésitez pas à utiliser plusieurs solutions pour le même projet ! Vous pouvez très bien payer une partie en comptant, une autre avec un crédit bancaire et la dernière avec un crédit vendeur.
À vous de créer le montage financier qui correspond le mieux à votre situation et à votre projet.
Faire preuve de créativité dans les négociations
Enfin, n’hésitez pas à imaginer des montages qui peuvent vous satisfaire et séduire le vendeur.
Exemple d’une expérience que nous avons vécue :
Nous voulons reprendre une entreprise que nous pensons très fortement développer. Les vendeurs demandent 1,5 million d’euros.
Nous avons proposé un crédit vendeur variable selon les résultats de l’entreprise. Notre offre peut aller jusqu’à 2,6 millions d’euros mais seulement en fonction du développement de la société.
Nous promettons ainsi de verser une partie du chiffre d’affaires chaque année, en nous appuyant sur notre business plan, sur les capacités et compétences professionnelles que nous pouvons apporter ; sachant que le chiffre d’affaires, selon nous, peut être multiplié par 2, 3 voire 4 grâce à notre projet.
De cette manière, nous évitons de débourser trop d’argent d’un coup et nous nous rapprochons d’un système de crédit façon immobilier avec une entreprise qui s’autofinance, en remboursant le crédit par sa productivité.
De notre point de vue, la solution est gagnant-gagnant :
Nous ne perdons pas de temps à rechercher un financement via une banque, ce qui nous donne plus de temps pour développer d’autres aspects du projet ;
Les vendeurs encaissent potentiellement beaucoup plus d’argent.
N’hésitez donc pas à proposer des idées adaptées à votre projet, en essayant de trouver un maximum de raisons qui vont dans le sens du cédant pour décupler vos chances de le convaincre.
Et surtout, un bon repreneur ne se fie jamais au prix de vente annoncé par le vendeur.
Dites-vous systématiquement qu’un prix de vente est négociable et que celui qui est demandé n’est jamais le bon. Si c’était le cas, l’entreprise aurait déjà été vendue !
Voilà, vous connaissez désormais les différences sources de financement de votre projet de reprise.
Si des doutes subsistent encore et que vous souhaitez bénéficier d’un véritable accompagnement durant tout votre processus de rachat, souscrivez dès maintenant à notre formation Reprise d’entreprise !