Je vous propose un bref voyage dans le temps
Nous sommes au 15ème siècle, à Venise.
Venise est alors puissante, et très impliquée, avec ses bateaux, dans le commerce international.
Des marins s’embarquent chaque jour sur ces bateaux
Ils partent pour de longs voyages.
De long voyages dans des conditions très difficiles.
Ils dorment souvent sur le sol, à fond de cale (les hamacs n’existent pas encore).
Ils sont à la merci des naufrages, des pirates, de la maladie.
Ces marins espèrent revenir vivants
Et espèrent revenir… riches.
Comment ? Je vous explique.
Les marins vénitiens avaient le droit d’emmener avec eux… un sac
Pas n’importe quel sac.
Un sac réglementaire, avec une taille précise.
Arrivés à destination, il pouvaient en quelque sorte travailler pour leur propre compte
C’est-à-dire qu’ils avaient le droit de remplir leur sac avec de la marchandise…
Et de la revendre en rentrant à Venise.
Ces marins étaient les premiers entrepreneurs.
Ils risquaient leur vie pendant des mois, pour acheter puis revendre des produits.
Les temps ont changé
Aujourd’hui, plus besoin de risquer sa vie.
Nous vivons dans le confort.
En quelques clics, on crée son auto-entreprise.
En quelques clics, on achète, on revend, on loue, on contacte des clients, on trouve des prestataires, des intérimaires…
Pourtant, pour des tas de gens, se lancer ressemble encore à un risque insurmontable
Comme s’il s’agissait de s’embarquer, pour des mois, sur un bateau en bois, pour voguer vers des mers incertaines.
Les marins vénitiens auraient du mal à comprendre
Un peu comme les étrangers à qui on explique comment le financement immobilier fonctionne en France…
Et qui disent “mais c’est incroyable, du coup tout le monde est investisseur ?”.
Non. Les gens ont peur.
Les marins vénitiens ne comprendraient pas de quoi les gens du 21ème siècle ont peur.
Les choses ne fonctionnent jamais aussi bien que nous l’espérons
Mais elles ne sont jamais aussi terribles que nous le craignons.
Tout ce que l’on risque, au fond, c’est de perdre un peu d’argent, et de gagner en expérience.
À condition bien sûr de ne pas faire n’importe quoi.
Mais même si vous faites n’importe quoi…
Les conséquences seront toujours moins graves que celles qu’affrontaient les premiers entrepreneurs qu’étaient les marins vénitiens.